Bienvenu sur Chambéry Fraise

Oû l’on y parle de Valou, du 69 Rue des Bauges et des Vindicators

J’écris ce premier article quelques jours après avoir appris la disparition de Valou qui fut ma compagne durant la première moitié des années quatre vingt dix.

J’ai appris cette nouvelle par un message facebook envoyé tardivement dans la nuit par Laure, une grande amie de sa sœur Cathie qui me le confirma par téléphone de Brooklyn le lendemain.

Valou était certes complètement sortie de ma vie depuis cette époque et nous nous étions revus pour la dernière fois pendant quelques secondes par hasard en pleine canicule de l’été 2003 Porte de Clignancourt.

Cette brève rencontre avait bien confirmé que nous étions tout dit mais maintenant que Valou s’en est allé je reviens à ce «tout» avec une nostalgie avec tout ce qu’une nostalgie peut avoir de magnifique.

Cette nouvelle accablante dans l’instant m’a donné néanmoins l’envie et le plaisir de me transporter dans le temps et l’espace pour faire une ballade mélancolique dans les allées du Chambéry de la fin du siècle dernier.

Et pour rester fidèle à ce que nous avions partagés elle et moi durant nos années communes, hors de question de voyager dans la tristesse morose car il n’y avait aucun dans les moments intenses que nous avions partagés uniquement des tranches de rigolades et d’amour au menu.

Le confinement imposé a été donc l’occasion de reprendre contact avec ceux qui avaient côtoyé Valou.

Chaque coup de fil ou vidéoconférence a été autant d’occasions de rendre hommage à la spontanéité et à l’humour de Valou dont elle n’était point avare.

Ce qui ressort de ce plongeon dans cette mer nostalgique est surtout que même s’il y avait une tristesse d’une page définitivement tournée, chaque souvenir évoqué a été systématiquement accompagné de rires et de fous rires en revivant ces instants magiques et privilégiés.

Valou, en redécorant notamment le 69 Rue des Bauges avait mis en place le visuel de ce qui allait constituer le décor du dernier acte de ma vie chambérienne.

Je me suis dis alors qu’il serait une bonne idée de créer un endroit virtuel ou rassembler les documents, les photos les enregistrements ou simplement les souvenirs encore en ma possession de cette période riche certainement pas en argent mais bien plus important regorgeante de ce qui fait qu’une vie mérite d’être vécue.

«Ce qui rend la vie intéressante ce sont les choses que l’on fait sans intérêt.» J’ai entendu un jour Régis Debray reprendre cette formule et je la revendique totalement.

Donc bienvenu sur le Chambéry Fraise, mon blog personnel qui sera à la gloire de mes années savoyardes partagées entre La Ravoire et Chambéry des sixties à la fin du siècle dernier.

Cela risque d’être et le sera certainement, un patchwork bordélique et partial de souvenirs puisés dans le puits d’une époque bénie ou vivre l’instant était plus important que le communiquer.

Kitchen of 69 Rue des Bauges.Summer 1993
Valou et moi dans la cuisine du 69 Rue des Bauges. Photo prise par Graham Williams en juillet (peut être aout) 1993

Ce qui me fait rêvasser dans cette photo :

La Photo de Valou et Moi date de l’été 1993 plutôt vers la fin de notre relation. Quelques semaines après, Valou allait reprendre la plupart de ses meubles qu’elle avait ramené du 46 Rue Juiverie pour retourner chez ses parents avant de transiter entre Londres et Paris avant que nous nous perdions de vue.

Cette photo est prise dans la cuisine du 69 Rue des Bauges par Graham (un ami berlinois rencontré en Inde par Valou qui nous avait accueilli au 149 Ackerstraße une montée d’appartement fabuleux dans Berlin Mitte ) en transit vers le sud de la France pour y vendre sur les plages un stock de marteaux gonflables en plastique, jouet que je trouvais très drôle à l’époque.

En haut de la photo, on peut voir le bas d’une affiche de nos «hermanos» viennois Les Mescaleros avec qui nous partagions cette cover. Sur les murs, beaucoup d’imageries ramenés d’Inde par Valou qui y effectua plusieurs séjours.

En haut à droite le bas d’une affiche des Scallywags un groupe psychobilly de Brême dont j’ai organisé une mini tournée en Savoie en décembre 1989.

L’affiche avec la tête de mort est pour un Concert des Vindicators du 4 Avril 1987 à la Zone Interdite (NB: la 1ére Z.I) avec le Line up suivant: Lester, Luigi, Hervé Bothorel et moi à la basse . Elle y témoigne par le visuel emprunté au Calendrier Psychobilly adjacent, l’influence des Tall Boys. Souvenir de cette affiche demandée par Jack et Ted de la Zone Interdite et préparée (photocopiée) à la hâte et m’avait quelque peu gênée car elle ne correspondait guère à notre son de l’époque 1987. J’avais tourné la page musicale du «Psychobilly» et en tout cas n’en revendiquais plus l’imagerie.

Enfin je suis curieux de savoir qui a dessiné le simili Woodywood Pecker sur le mur avec “banana” écrit en dessous. J’ai l’impression qu’il y a une histoire la dessous à raconter…Mystère et Boule de Gomme!!!

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